Tout le monde veut en avoir fini avec le Covid. Mais aucun événement marquant ne semble signer la fin du virus.
C’est une bourde politique qui a fait le buzz il y a quelques jours. Dans une interview récentes, le président américain Joe Biden a déclaré que la pandémie de Covid était terminée. Dans les 12 heures qui ont suivi, des responsables de santé publique, y compris au sein de sa propre administration, sont intervenus pour dire « Non, ce n’est pas le cas ». Et dans les 12 heures qui ont suivi, la Maison Blanche a – en quelque sorte – retiré ses commentaires.
On peut mettre cela sur le compte d’un excès d’optimisme. Mais au-delà de la mauvaise analyse de la situation diffusée dans ce message, cela pose une question importante : si la pandémie n’est pas encore terminée, comment saurons-nous quand elle le sera ?
Devra-t-on vivre toujours avec la Covid
C’est une question qui amène de nombreuses réponses. Les déclarations officielles, par exemple : L’Organisation mondiale de la santé déclare : « Nous n’en sommes pas encore là, mais la fin est en vue », tandis que le ministère de la santé et des services sociaux note que les États-Unis restent en situation d’urgence sanitaire, qui pourrait être redéclarée le mois prochain. Ou bien les chiffres, par exemple : selon les données des différentes agences de santé publique, les hospitalisations et les décès sont tous en baisse – mais dans le même temps, le Covid a été classé troisième cause de décès aux États-Unis par exemple. Parallèlement, seul un tiers des habitants âgés de plus de 50 ans, et donc considérés comme présentant un risque plus élevé de maladie, ont suivi le protocole complet de vaccination à quatre doses. La semaine dernière, une très faible partie de la population, avaient reçu le dernier rappel mis sur le marché.
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Au-delà de ces contradictions, il y a une réalité difficile à accepter : il se peut que nous n’atteignions jamais ce moment qui nous permette de déclarer que la pandémie est derrière nous. Le mieux que nous puissions espérer est qu’elle s’installe dans un état endémique, présent mais beaucoup moins dangereux. Dans le pire des cas : elle persiste, mais nous cessons de nous en soucier.
Il n’y a pas de moment précis où l’on peut dire « La Covid c’est fini ». « Et c’est difficile, car les gens veulent des certitudes, ils veulent être rassurés. La situation actuelle est très différente de celle d’il y a un an et demi, lorsque les vaccins étaient nouveaux. Mais nous sommes toujours dans une situation où il y a un nombre inacceptable de décès, trois ou quatre fois plus qu’une année de grippe virulente »
Les hommes vivent préfèrent les histoires qui se terminent bien, mais nous n’en sommes pas encore la avec la Covid ; il est rassurant de penser à la pandémie comme à une tempête qui secoue votre maison, mais qui ensuite se calme et alors la vie reprend après avoir réparé les dégâts. Mais dans les faits on pourrait plutôt comparer cette pandémie comme une tempête qui fissure une digue retenant l’océan, provoquant un flot permanent qui envahi doucement les rues de la ville.
Lorsque la pandémie a commencé, nous pouvions imaginer que la reprise d’une vie normale serait le signe de la fin de la pandémie. Les écoles allaient rouvrir, les masques allaient être retirés, les bureaux allaient se remplir à nouveau et les restaurants allaient se remplir de clients. Nous avons récupéré toutes ces choses – mixité sociale, retour au bureau, visages nus – sans avoir vaincu le virus.
La fin de cette situation ne viendra que très doucement. Mais parmi les étapes possibles – interrompre la transmission, supprimer les hospitalisations et les décès, baisser l’auto-confinement. La dernière étape pour passer de l’urgence à la vie de tout les jours est le moment où les gens vivent leur vie comme ils le souhaitent. Nous n’en sommes peut-être pas loin.
Cela fait de l’abandon de la pandémie une décision sociopolitique plutôt qu’épidémiologique. S’il n’est pas certain que le SRAS-CoV-2 puisse s’installer durablement dans le monde, nous pouvons être certains qu’il réapparaîtra régulièrement. Le week-end même où Biden déclarait que la pandémie était terminée, des chercheurs suédois annonçaient dans une nouvelle publication qu’ils avaient identifié un autre variant, baptisée BA.2.75.2. Ben Murrell a déclaré sur Twitter que cet variant « présente une viralité plus extrême que toutes celles que nous avons vues jusqu’à présent », ce qui signifie que les vaccins existants – y compris peut-être les tout nouveaux bivalents Omicron – pourraient ne pas réussir à le supprimer.
Il est troublant de constater que nous en avons peut-être fini avec Covid, mais que Covid n’en a peut-être pas fini avec nous.
Source : wired.com
A propos de l’auteur :
Rédacteur intérimaire, présent à temps plein. A défaut de tout connaitre sur tout, en savoir un peu sur presque rien, c’est un bon début …